Olympia 97

David McNeil

par Francois Branchon le 01/11/1997

Note: 8.0    

On ne louera jamais assez un album paru en 1975 dans une indifférence polie mais générale. Celui d'un jeune américain fils de peintre (très) célèbre et parisien de coeur. La photo de pochette le montrait à la proue d'une barque de pêcheur retirée sur une plage... Discret et élégant comme son auteur, "J'ai déjà fait mon arche" recelait pourtant presque autant de trésors que de plages (discographiques ! ) : "Rue Simon Bolivar", "Papa jouait du rock'n'roll", "Acapulco gold", "Dans la ville d'Anvers" et deux longues pièces prouvant la déglingue littéraire potentielle du bonhomme : "La lamentable aventure de Simon Wiesenthal" et "Maxie, Madge et parfois Dicky Wagner", road song céleste en bus Greyhound ! Ces chansons, pour toujours chefs d'œuvre, signes évidents d'un talent à la Dylan mâtiné de Prevert ne seront hélas jamais dépassées ni même égalées. Par paresse ou confort, il préféra la respectabilité et la notoriété de l'écriture pour les autres, notamment Julien Clerc ( comme tout le monde, dites "Julien" voyons !). Dommage ! Pour rendre hommage à l'Olympia, démoli pour le plaisir d'une banque le mois précédent, David McNeil avait choisi d'y chanter pour la première et dernière fois, occasion d'entendre défiler à la fois ses 20 ans de chansons et ses amis chanteurs. Hasard ou nostalgie des promesses perdues, ce sont les chansons citées plus haut qui figurent en bonne place sur ce disque, et c'est même "Rue Simon Bolivar" qui ouvre le set.