Dusty brick road (C)

David M. Bailey

par Jérôme Florio le 25/11/2005

Note: 6.0    

Pour trouver quelques aspérités dans ce disque de folk-rock mature, qui en est apparemment dépourvu, il faut chercher dans la vie de David Bailey : né à Beyrouth, étudiant en Europe, il a survécu à une tumeur au cerveau en 1996 alors qu'il avait laissé tomber la musique depuis dix ans. C'est animé d'une énergie et d'une foi retrouvées qu'il a décidé de reprendre sérieusement la vie de musicien.

"Dusty brick road", son huitième album (trois autres parus depuis), est typiquement américain, et aura du mal à se greffer par chez nous : il témoigne d'une conception "adulte" de la musique, selon laquelle un disque doit délivrer un message responsable et porter des valeurs positives, dans un cheminement qui est une édifiante leçon de vie - dérive, courage, espoir et la lumière au bout du tunnel. Parmi les 19 (!) titres on retrouvera donc dans l'ordre "Trying to believe", "The message of hope", "Brand new day", "Hope, Alaska", "Keep on keepin' on" et une "Benediction" finale.

David Bailey reste dans un clair-obscur plaisant, voix grave sur une trame folk acoustique. Quelques artifices FM arrondissent le son, une rythmique country-rock - on est sensible mais pas efféminé, hein ! -, ou des nappes de synthé pour étoffer. L'emphase reste toutefois à l'écart ("No matter what it takes"), mais le finger-picking manque de variété ("Rusty brick road" peut faire penser à du Stephen Stills), comme le ton de Bailey trop souvent sur le mode de la demi-confession.