01-06 june

Davide Tomat

par Hugo Catherine le 03/08/2013

Note: 7.0    
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Emportés d'emblée par une voix aérienne et un monde cosmique, nous nous laissons aisément aller à la méditation musicalement assistée. L'Italien (Davide) Tomat déploie un son folk mais dark, aux accents électroniques sombres formant un maelstrom quasi-bruitiste mais totalement maîtrisé. Les basses, souvent, transpercent l'horizon, les pulsations lourdes se mêlent avec bonheur aux voix trafiquées, aux chants en apesanteur. Mouvements amples et temps d'excitations se succèdent, de multiples effets créent un lien sonore tout à fait opérant, et témoignent d'un bricolage subtil. Comme en quête d'une transe électronique, les voix s'élancent, se perdent en boucle, se transforment en échos, s'évanouissent. "CE-2" et "Radio", ouvrant l'album, sont de bien belles pépites.  

Certains morceaux se perdent toutefois un peu en longueur, et peuvent peiner à nous porter toujours aussi haut (par exemple "Donaticomet", "Jupiterasteroid", "Venus"). Ces pistes ressemblent à des traversées spatiales sans fin et fonctionnent moins bien que les pistes aux beats plus tranchés. Ainsi, les pulsations donnent un élan certain aux créations de Tomat, parfois trop facilement égarées dans un haut niveau d'apesanteur.  

Si les morceaux ne nous nous accrochent pas tous avec la même intensité, le travail sonore est toujours exquis, superposant avec doigté des sons innovants (electronica façon dentelle, mélodies délicates, basses méditatives…)  et d'autres plus datés (beats festifs un peu désuets, boucles plus entendues...). Il ne faut pas non plus oublier le final en forme de clin d'œil : "Titan" semble sorti d'un jeu vidéo aphextwinisé. De quoi secouer les plus assoupis.