| | | par Xavier Georges le 16/10/2002
| Morceaux qui Tuent Landslide A single thing Need
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| La scène belge se porte plutôt bien depuis quelques années. Après les bombes rock mélodiques de Deus, le trash acoustique de Venus, voici la pop arrogante aux accents électro-jazz mélancolique de Dead Man Ray. Difficile de qualifier le groupe plus simplement étant donnée la diversité musicale dont regorge "Cago". Peut-être d'ailleurs que cette richesse tient en partie au fait que les belges ont décidé pour ce troisième album de faire appel au mixeur très en vogue Steve Albini et provoquer ainsi un choc culturel entre Berchem (banlieue d'Anvers) et Chicago. Si on lit la composition du groupe, on y voit trois guitares, un clavier, une batterie. Tiens ! Pas de basse. Soit. Mais si on y regarde de plus près, on y voit un nom pas totalement inconnu, Rudy Trouvé, ancien de Deus. Dead Man Ray a gardé de Deus la longueur des morceaux et un certain perfectionnisme dans la composition. Car si les morceaux durent en moyenne cinq minutes, on ne s'ennuie jamais tant les constructions sont audacieuses. L'excellent "Landslide" d'ouverture en est d'ailleurs un bon exemple, et passe sans complexe d'une pop mélancolique à un rock furieux. "Cago" recèle d'autres pépites et atteint un premier sommet avec "A single thing", tout à la fois mélodique et bouleversant, qui aurait pu être un très bon candidat au titre de slow de l'été. Parce que "Cago" reste toujours à la limite délicate du commercialement facile et de la recherche sonore pointue, deux mondes pourtant diamétralement opposés. On découvre également en vrac "Crossfades" qui mêle l'arrogance du rythme et la mélancolie des mélodies et des paroles, le tout sous influence nettement jazzy, "Blue Volkswagen investment" poème parlé sur fond sonore brumeux, les tourmentés "Things that will happen again" et Losing the lost" et surtout le tubesque "Need", un rock énervé tout en crescendo. "Cago", c'est au final dix titres, dix tubes à la mélodie et au sens du détail irréprochables, une excellente preuve que la rencontre des cultures européenne et américaine peut accoucher d'un très beau bébé. |
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