Synopsis :
1945 à Berlin sous occupation alliée. Durant le conflit, plus de 700 soldats, appareils photo et caméras en main,
alimentaient la propagande du Reich. Ces "Propaganda Kompanien", reporters de guerre sous les ordres de Goebbels, avaient pour
habitude d’utiliser deux appareils photo officiels. Mais certains
s’étaient munis d’un 3e appareil clandestin, échappant à tout contrôle : la fameuse 3e
"Kamera".
C’est le cas du lieutenant Frentz, mandaté pour suivre le
Führer en personne ! Dans la capitale en ruine, une course effrénée
contre la montre commence pour récupérer ces clichés. En vue du procès
de Nuremberg, les fameuses 3e "Kamera" qui documentaient les crimes
commis par le régime vont devenir un enjeu stratégique pour les soldats
américains du CIC (Counter Intelligence Corps) !
Notre avis :
Rodier et Apikian étaient les auteurs du remarquable "La Bombe".
Le récit fictionnel qu'ils proposent ici est fascinant. L'image généralement acceptée de Berlin en 1945 après les bombardements américains est celle d'un champ de ruines où errent des civils démunis et affamés. Le Berlin du bouquin est tout autre : les ruines sont autant de caches et de dédales où se croisent, se matent, s'espionnent et se descendent toute une faune de soldats défroqués, d'espions parfois doubles, de gamins utilisés pour leur supposée innocence, de femmes mystérieuses. Les dessins sont saisissants, l'atmosphère oppressante, il est impossible de reposer le livre sans l'avoir terminé. Une vraie réussite