| | | par David Lopez le 01/06/2000
| Morceaux qui Tuent
Où es-tu Mohand ?
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| Revenu de son exil médiatique en 1997, Dick Annegarn a sobrement et judicieusement intitulé ses derniers disques "Approche-toi" et "Adieu verdure", confirmant que ses inclinaisons humanistes ont bien pris le pas sur son naturalisme des débuts. Après une première période hippie plutôt underground, aujourd'hui presque culte, qui faisait souvent la part belle à une faune et une flore bigarrées, le Néerlandais s'est éloigné pour beaucoup voyager et se rapprocher des gens, s'est épris de leurs états d'âmes et états d'hommes. Les fables des débuts se sont mues en contes tordus et mythes peu pimpants mais toujours justes, quelquefois peuplés de personnages ayant existé comme le poète hongrois "Attila Joszef" ou le "Rhapsode" turc Abdel Zeyniki. "Un' ombre" continuer de célébrer les hommes du monde au travers des musiques du monde, tel Mohand (musicien marocain bien réel lui aussi), qui fait le grand écart entre Chine et pays Berbère, et autres citoyens intra-planétaires comme un enfant tombé d'avion ("Soleyman" de Brasio, déjà présent sur l'enregistrement du Cirque d'Hiver en 2000), un taxi qui se fait attendre dans le sud de la Finlande, un passeur de détroit à Gibraltar, le pensionnaire d'un puits du "Puy de Dôme", un "Melchior" à l'âme pure, et ainsi de suite, jusqu'à ce que vie s'ensuive. Ces magnifiques personnages sont ici mis en lumière sur des airs d'accordéon, de cor ou de tuba qui puisent allègrement dans les répertoires traditionnels. Si les cordes ont peu à peu laissé la place aux vents, et si la sempiternelle guitare folk est moins mise en avant, cet album n'est pas fondamentalement différent des précédents, peut-être à peine moins réussi. Dick Annegarn, nomade sédentarisé près de Toulouse (juste au sud de Bruxelles...), n'a lâché ni son style boisé et alambiqué ni sa forte personnalité, et continue sur sa lancée. En d'autres termes, ce n'est pas encore avec cet album qu'il fera la couverture de Télé Poche...
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