| | | par Francois Branchon le 27/09/2001
| Morceaux qui Tuent
Train leaves here this mornin
The radio song
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| Exemple pionnier d'une country sophistiquée jouée par de jeunes américains fils de l'électricité (version Byrds) et du bluegrass, "The fantastic expedition of Dillard & Clark" est l'unique album d'une formation d'exception, réunion logique de potes californiens vivant la guitare à la main. 'Dillard' pour Doug Dillard, fantastique joueur de banjo et ex du groupe familial The Dillards (groupe de bluegrass arrivé en Californie vers 1962 et pilier du centre névralgique folk de Los Angeles le Ash Grove). 'Clark' pour Gene Clark, membre éminent des Byrds, qu'il quitta en 1966 juste après l'album "Turn turn turn" (et avoir co-composé le central "Eight miles high"), pour aller enregistrer avec les Gosdin Brothers (cf "GC with the Gosdin Brothers" également réédité par Edsel ou la compilation solo de Gene Clark "Echoes" chez Columbia Legacy). Clark et Dillard invitent à les rejoindre de vieux amis, Bernie Leadon et David Jackson, en rupture du groupe bluegrass régional Hearts & Flowers. "The fantastic expedition of Dillard & Clark" est une tentative magnifiquement réussie de remodeler les frontières de la country, la gardant acoustique (au contraire des Byrds), y ajoutant une manière, un style, élégants et limpides, et grâce aux talents de compositeurs et chanteurs de Gene Clark et Bernie Leadon, une douceur inédite. Une évolution dont le prolongement naturel donnera les Eagles, que fondera Bernie Leadon en 1972. L'album est une merveille de bout en bout, le banjo, instrument qui peut facilement devenir agaçant est ici tout en finesse et à sa place dans les mains de Doug Dillard, les rythmiques de guitares acoustiques sont chatoyantes ("Don't comme rollin" dylanien) et les voix très belles, Gene Clark se payant parfois de faux airs de Michael Stipe ("Out on the side", "Lyin' down the middle"). Mais surtout, deux morceaux "Train leaves here this mornin" et "The radio song" signés du duo Clark/Leadon hissent le tout au sommet. Ballades mid-tempo, soutenues de choeurs amples, elles sentent l'espace et la mélancolie, la rencontre du shilom et des éperons, prémices et égales des très grands morceaux des Eagles. (En bonus, les trois titres parus en single après le split du groupe).
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