The magnificent

DJ Jazzy Jeff

par Alexandre Leroy le 30/09/2002

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
How i do
Break it down
Musik lounge
A charmed life


Pour le grand public, en France tout du moins, Jazzy Jeff restera toujours Jazz, le pote de Will Smith dans "Le prince de Bel-Air". Et pourtant, Jeffrey Allen Townes alias Dj Jazzy Jeff n'est pas qu'un petit pique-assiette dont le destin est de se faire virer des maisons bourgeoises par un gros "Oncle Phil", c'est aussi et surtout un Dj hors-pair et, n'ayons pas peur des mots, un producteur de génie. Vainqueur du New Music Seminar en 1986, l'un des premiers concours de Dj de grande envergure, il trouvera une reconnaissance populaire et commerciale avec son ami Will Smith. Le duo Jazzy Jeff and the Fresh Prince grimpera au sommet des charts à la fin des années 80 et contribuera à placer Philadelphie sur la carte du hip-hop américain. Aujourd'hui, c'est précisément à Philly que l'on peut le plus parler du renouveau de la musique noire, grâce à des artistes comme The Roots, D'Angelo, Erika Badu, Bilal, Jill Scott ou Musiq Soulchild (ces deux derniers étant d'ailleurs signés sur "A touch of jazz" le label de Jazzy Jeff !). La grande vedette de "The Magnificent", c'est donc le son "made in Philly" un son calme, doux et mélodieux, qui nous rappelle les grandes heures de la soul. Cette musique, Jazz la maîtrise depuis un petit bout de temps maintenant, les succès de Jill Scott et de Musiq Soulchild sont là pour nous le confirmer. Il ne la met donc pas au service de n'importe qui et les invités, pas tous connus, se doivent de lui faire honneur, car le travail de production est tout simplement excellent. On retrouve donc J-Live, rappeur mais aussi professeur d'anglais, dont les textes clairvoyants sont à l'origine du buzz qui l'entoure depuis quelques mois, il est ici toujours au top et ses deux titres "Break it down" et "A charmed life", sont d'emblée à classer parmi les bombes de l'album. Jill Scott est également présente, avec un titre très "spoken word" "We live in Philly", hommage à la ville et aux grands sportifs qui l'ont représenté (Julius Erving, Allen Iverson...). D'autres artistes moins connus ont droit à plusieurs titres, Pauly Yamz & Baby Blak, se révèlent particulièrement efficaces ("The magnificent", "For da love of da game", "Worldwide", "Know your hood"), tandis que Raheim ("My people", Love saviour", "We are"), s'affirme comme un chanteur de premier ordre (il lui faudrait juste éviter les grandes envolées à la fin des morceaux, pas mauvaises mais un peu lourdes). Bien que les styles soient variés, allant du Rap de rue ("Scram" de Fredie Foxxx) au R'n'B, pour une fois de qualité ("How I do" par Shawn Stockman de Boyz II Men), l'album ne perd son âme en aucune façon. Seule fausse note, le dernier titre ("In time" featuring V), trop électro pour un tel album. Mais bon, on ne pourra pas reprocher à Jazzy Jeff d'avoir voulu expérimenter.... Bref, pour les seize premiers morceaux, "The Magnificent" est un album indispensable.