| | | par Cyril Moya le 25/10/2001
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| Etonnant de toujours voir en 2001 la silhouette bienveillante de Dr John occuper le paysage musical. Il faut dire que les années ne semblent avoir prise sur le 'Night Tripper' : une carrière débutée au milieu des 50's, au côté de quelques-unes des figures mythiques de La Nouvelle-Orléans (Professor Longhair, Jerry Wrexler, Allen Toussaint...) et depuis, un flot quasi-ininterrompu d'albums. Du psychédélisme fiévreux des débuts ("Gris-gris", "Gumbo") à ce récent (et plutôt honorable) album de reprises de Duke Ellington en passant par l'inspiré "Anutha zone", qui voyait le bon docteur emmener quelques tributaires (Jason Pierce de Spiritualized en tête) visiter le bayou. Soit, faites vos comptes, quarante et quelques années de bons et loyaux services ; et pas l'ombre d'un fléchissement. D'autant moins sur "Créole moon", nouvel album qui, à défaut d'être véritablement surprenant, ravira tous ceux pour qui Dr John est synonyme de funk élégant et racé. Passée la semi-déception des quatre premiers morceaux, étriqués dans leurs arrangements un brin convenus, rien n'est ensuite à jeter ou presque : du festif "Litenin'" à l'endiablé rythm & blues de "Monkey & baboon", en passant par les deux belles ballades "Imitation of love" et "Georgianna" ou l'impressionnant "Creole moon" ; le maître-mot semble être ici le plaisir, instantané et communicatif, de jouer. En compagnie d'un trio-gang noir de La Nouvelle Orleans, Dr John vieillit sacrément bien. |
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