Edith Strategy

Edith Strategy

par Olivier Vancaemerbeke le 20/05/1991

Note: 9.0    

Damned et gasp ! Que voilà un album intéressant. Loin de la boulimie de bonbons acidulés à laquelle s'adonnent sans méfiance nos voisins du bout du tunnel, le groupe londonien Edith Strategy propose ici un album sans artifices.

Si la musique pop-rock devrait sans problème "éblouir" plus d'une oreille (même blasée) c'est véritablement le chant d'Isabelle Davies (Isy pour les intimes) qui donne sa valeur ajoutée à l'album. Une vois rauque (rock, vous avez dit rock !), sensuelle et grave qui sied à merveille aux textes, fruits de ses angoissantes questions existentialistes (sans rire). Des textes souvent graves et réfléchis qui contrastent pour le meilleur avec la musique aérienne, sensible mais résolument rock. Car, que l'on ne s'y trompe pas, le son d'Edith Strategy est construit par les instruments qui ont fait la grande histoire du rock and roll (guitare, basse, batterie) et non par des synthés style vu à la télé ! Un premier album donc, mais qui ne tombe pas dans des travers trop souvent observés : il est riche (12 titres et on en redemande) personnel (difficile d'y coller une étiquette ou même une référence évidente) enfin il s'agit d'un album abouti. Une richesse de nuances ou de tonalités qui reflète bien le potentiel du groupe et sa volonté de ne pas se limiter à une atmosphère trop évidente.

Bref, c'est comme un Kandinsky (coloré et grave) et ce serait vraiment dommage de le laisser découvrir par les autres.