Country for true lovers

Eleni Mandell

par Jérôme Florio le 25/08/2003

Note: 7.0    

Sur son premier disque, Eleni Mandell pouvait faire penser à une PJ Harvey d'Amérique. "Country for true lovers" vient tempérer cette impression hâtive en y ajoutant une charmante touche country-folk. Hommage sincère à une musique qu'elle affectionne tout particulièrement, elle alterne reprises (dont une de Merle Haggard) et compositions personnelles. Sur les premières elle s'en sort bien : sa sensibilité est au diapason de "It's raining" (de Naomi Neville), dont la pluie mélancolique déteint sur "Kingsport town" (morceau traditionnel). Plus loin, elle s'abat sur "Iowa city", chronique douce-amère d'une petite ville désoeuvrée. Bien qu'entourée de bons musiciens qui font de belles choses à la pedal-steel, au dobro et au banjo, les compositions personnelles laissent poindre un léger ennui, puis un sentiment de redite ("Refrain", "Don't touch me", "Home" et son beau contre-chant masculin). On craint un peu de complaisance par rapport aux canons d'écriture du genre, qui font sonner "Tell me twice" et "You're all bad (and that's why you've been invited !)" de manière très orthodoxe. On en vient à se dire qu'Eleni Mandell est à la country ce que Norah Jones est au jazz : les chansons sont bonnes et bien jouées, c'est intime et capiteux, mais un rien lisse.