Sublime ilusioñ

Eliades Ochoa

par Pedro Lombardi le 01/06/1999

Note: 10.0    
Morceaux qui Tuent
Pedacito de papel


La vague de la musique cubaine devenant singulièrement gonflante, il est vital de faire le tri et de tenter de séparer le bon cha cha cha de l'ivraie mercantile. Et cet Ochoa est sublime ! Sublime, oui, en preuve que la musique traditionnelle est vivante. Et par vivante entendre qui "respire", se nourrit, se multiplie et se répand dans le futur. Cet album possède tout cela et beaucoup plus encore. Compagnon du maintenant très (re)connu Compay Segundo, Eliades Ochoa ne se repose pas sur les acquis de sa pourtant longue carrière, au contraire. Non seulement il continue de développer un jeu de guitare absolument inimitable, subtil et contrôlé à la fois ("Un negrito en la Habana", "La comparsa"...), mais son chant est plus juste que jamais ("Saludo Compay", "Teje que teje"). Reprenant morceaux du début du siècle et compositions plus récentes, il embrasse les grands genres cubains et élargit davantage encore l'étendue du patrimoine de cette musique dite latine. Celle qui, fruit d'un savant métissage, se danse autant qu'elle s'écoute, émeut autant qu'elle ravit. Même si l'on ne parle pas l'espagnol et pour peu que l'on ait été amoureux un jour, la puissance nostalgique par exemple de "Pedacito de papel" est un direct au cœur ! Et si jamais on ne l'a jamais été, après le passage de la "Sublime Ilusioñ", c'est tout comme.