La toujours humble
Sylvie Vartan a si souvent minaudé le plus naturellement du monde
que les Beatles "faisaient sa première partie à l'Olympia
en 1964" (pendant trois semaines), qu'il est plaisant de
voir un ouvrage conséquent la remettre à sa place.
Conséquent est le
mot qui s'impose, car "l'affaire Vartan-Beatles",
fil conducteur de ce pavé de 635 pages (!) occupe l'esprit de son
auteur pendant près du premier tiers. Tirant tous les fils des
contrats préliminaires, des négociations de l'année 63, des
artistes concernés par le programme (Trini Lopez, alors vedette,
Pierre Vassiliu), les ordres de passages de tout ce petit monde
variant au fil des spectacles, des souvenirs (plus ou moins fiables)
de chacun des protagonistes encore vivants (sauf Starr et McCartney
qui devaient avoir piscine de jour-là), l'auteur parvient à
rétablir une vérité, à savoir que les Beatles passaient
évidemment en vedette à l'Olympia en janvier 64. Comme une évidence
pour un groupe de notoriété déjà mondiale et déjà en haut des
charts américains.
Une fois dit, cela
méritait-il 200 pages ? Et 200 autres
supplémentaires quand l'auteur se pique de rassembler les souvenirs
de ceux qui y étaient. Qui peut bien en effet être impatient de
connaître les émotions d'un baroudeur d'opérette comme
Gérard Holtz ?? Et de 200 autres encore pour tenter de nous convaincre que ces concerts à l'Olympia eurent une place déterminante dans la carrière des Beatles, et que ces
trois semaines ont même changé la face de la pop culture mondiale !
A ce stade, on dit
enough is enough.