The inbetween

Essie Jain

par Jérôme Florio le 08/01/2009

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Eavesdrop
Here we go
Stop


Histoire d'une greffe réussie : transplanter des chansons fragiles (mais pas timides) du Londres natal au New-York adoptif, et les faire s'ouvrir à l'aide des mains vertes de quelques musiciens attentionnés.

Essie Jain n'est pas venue les mains vides, avec sans doute dans ses bagages une solide formation musicale. Les amateurs de My Brightest Diamond (Shara Worden) devraient apprécier l'approche intimiste, un peu austère, et la voix très mélodieuse d'Essie Jain - qui peut même se passer de mots, par exemple sur les fins de "I ask you" ou "The rights" que l'on suit les yeux fermés. Les chansons sont délicatement mises en lumière (tamisée) par des instruments amis, qui se fondent humblement dans la sensibilité de l'ensemble : principalement des cuivres (élancés sur "Here we go"), ou une rythmique et des guitares qui secondent efficacement des titres composés au piano (l'enlevé "Do it" ou le doux "Stop").

L'inspiration d'Essie Jain est une plante qui n'a besoin que de son terreau intime pour pousser - vers le ciel, comme l'indique "Weight off me". On a constamment l'impression que quelque chose de précieux est en train de se produire, un charme qu'un rien pourrait rompre. D'une sobriété exemplaire, "The inbetween" n'a pas le cul entre deux chaises et ce "Goodbye" qu'Essie a le bon goût de ne pas placer en fin de parcours veut sûrement dire pour nous "à très bientôt".



ESSIE JAIN Talking, in "We made this ourselves" LP, 2007 (Live Point FMR 31/05/2008)