High in place

EZTV

par Jérôme Florio le 01/11/2016

Note: 7.0    

Depuis leur premier disque "Calling out" (2015), les jeunes New-Yorkais de EZTV mélangent la pop à guitares genre jangle pop – style cristallin et carillonnant inspiré des Byrds et de la scène psychédélique des années 60, marqué par l'utilisation de guitares 12 cordes ou qui sonnent comme telles – et de textes à l'inspiration pour le moins désabusée. Une opposition qui peut rappeler les Smiths, sauf que le chant d'Ezra Tenenbaum sonne comme un bourdon, au propre comme au figuré : une dépression vaporeuse, monochrome, qui teinte de gris toutes les compositions.

"High in place" va plus loin dans l'exploration de ce son et du soin apporté à la production, avec un côté mathématique assez curieux : toutes les chansons sauf une durent entre 3'15 et 3'39, dont trois à 3'36 exactement. Hasard, ou exercice de style à la précision maniaque ?

On sent souvent le groupe très appliqué sur les manches de leurs guitares, la langue qui pend d'application au moment de sortir les riffs et arpèges. Entre autres, Martin Courtney et Matt Kallman (Real Estate) sont venus donner un coup de main. On retrouve l'influence de ces bâtisseurs de bonnes chansons sur "High flying faith" (Jenny Lewis aux choeurs) ou "Temporary gold", à la fois terriennes (rythmique appuyée) et aériennes (accords ouverts, choeurs traînants). Dans ces moment-là, l'efficace contrefaçon sixties passe au second plan.



EZTV Racing country (Clip 2016)