| | | par Emmanuel Durocher le 20/07/2008
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| Avant un premier album annoncé pour la rentrée, petit retour sur le
"Sun giant EP" sorti au printemps – et sur lequel on ne retrouve aucun
morceau du disque à venir des Américains de Seattle. Les cinq garçons
plus ou moins barbus possèdent des allures de bûcherons fans de métal
mais la musique ressemble à une véritable boîte de Pandore : évoluant
sur les territoires de chasse de Midlake, Grandaddy ou Grizzly Bear
avec un psychédélisme champêtre qui revisite intelligemment et
lumineusement une certaine idée du folklore. Les Fleet Foxes
apparaissent comme une émanation moderne de Crosby Stills Nash &
Young ou une version américaine de Fairport Convention ou Pentangle.
Des
titres comme "Sun giant", "Mykonos" ou "Innocent son" semblent issus
d'une anthologie de Harry Smith ou de la famille Lomax, ils reposent
sur des mélodies familières qui semblent sortir d'un autre âge et des
harmonies vocales vibrantes et flottantes nimbées d'un écho byrdsien
qui éclipsent les instruments. Quand ces derniers refont surface, ils
viennent se superposer au chant dans un millefeuille musical d'une
étonnante légèreté à travers les arpèges cristallins de "English house"
et les accords presque velvetiens de "Drops in the river". En tout cas,
ces cinq titres étranges conjuguent goût du risque et sens du lyrisme
et il y fort à parier que le disque éponyme des Fleet Foxes va tout
emporter à la faveur de la douceur du vent d'automne. |
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