Gaëlle, Thomas et Mathieu jouent à faire de la musique comme dans une cour de récréation : ce sont des mixeurs de samples, d'ambiances, de textes et d'instruments électroménagers, sans aucun a priori. Il y a même de la flûte à bec qui sent les bancs d'école... Le côté marabout-de-ficelle volontairement éclaté des compositions, prêtes à prendre toutes les bifurcations, est le signe d’un esprit ouvert - autant farceur que frappeur ("Mon côté féminin"). L'écoute est truffée de surprises qui ont tendance à se chasser les unes les autres, et Gablé parvient rarement (le cherchent-ils ?) à créer l'étincelle pop dans ces formats très courts (2'17 pour le titre le plus long) qui laissent à l'auditeur peu de temps pour s'installer ("I'm OK"). Par moments, on s'approche de la pop à slogans dansante et déconstruite de The Chap - avec moins de souplesse ("Debut"). La grand-mère de l'un des membres du groupe vient pousser la chansonnette rétro sur "Sans du feu dans nos mains" : un supplément d'âme qui n'empêche pas "OK" d'être un disque un peu virtuel, qui peine à s'incarner dans nos oreilles.