Through the looking glass

Gerald Toto

par Francois Branchon le 08/12/2002

Note: 2.0    

Il est bien difficile de dire du mal de ces braves frères Porcaro, musiciens de studio sympathiques de tous les bons coups Fm californiens seventies, le batteur Jeff jouant même dans la cour des grands Jim Keltner, Jim Gordon ou Gary Mallaber (c'est d'ailleurs à lui que Jackson Browne confie la batterie de son album "The pretender" en 1976). Mais lorsqu'ils abandonnèrent les piges et formèrent Toto, une évidence s'imposa : bien accompagner, pulser comme un petit dieu derrière ses fûts n'a jamais été une garantie de savoir composer soi-même une chanson. La mort de Jeff Porcaro ne fit qu'enfoncer un peu plus le clou : la musique de Toto était une bouillie variété bien produite et attrape-nigaud, pleine d'une fausse énergie propice sur scène à ces gestes augustes qui ne trompent que les gogos. Aussi, l'apparition de cet album de reprises faisait craindre le pire, avec raison. Toto ne manque ni de culot ni de scrupules (ça les rendrait presque sympas), le disque - un vrai Bottin mondain - se supporte le temps d'un demi-morceau : reprises de Bob Marley ("Could you be loved"), de George Harrison ("While my guitar gently weeps"), des Temptations ("I can't get next to you"), de Stevie Wonder ("Living for the city") et d'Elton John ("Burn down the mission"), jusque là tout est normal, on stagne dans l'opulent, le connu, du déjà dégluti mille fois parfaitement dans leurs cordes. Mais "Sunshine of your love" des Cream, "Maiden voyage" d'Herbie Hancock, "Watching the detectives" d'Elvis Costello et "It takes a lot to laugh, it takes a train to cry" (popularisé par Bloomfield et Stills dans "Supersession"), là c'est du gros, du pas courant, et pour ne pas être méchant mieux vaut ne pas en dire plus et s'arrêter là.