| | | par Hugo Catherine le 18/03/2014
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| Avec
"Slow", Gintas K ne brusque pas. Sa discrétion effacerait
même presque toute idée de mélodie, toute tentative de rythme.
Pourtant restent des petites notes tintinnabulantes, des petites
touches, des flots de souffles non identifiés. Mieux vaut ici parler
d'impression que d'émotion. Cette musique nous place davantage dans
un rêve semi-conscient que dans un récit haletant. Une impression
d'apesanteur se dégage de notre parcours onirique, nous nous
déplaçons dans une immensité inconnue. Parfois, les morceaux se
remplissent d'une forme de solennité.
A
l'écoute, nous entendons l'amour des sons, de leurs échos, de leurs
résonances, de leurs rebonds. Gintas K dissèque chaque son :
comme l'anatomiste analyse chaque partie d'un organe, il nous faut
tendre l'oreille au plus fin et écouter chaque caractéristique des
sons (matière, intensité, durée, effets…). Sans un amour auditif
pour chacun d'entre eux, point de salut ici. L'unité-son est tout
aussi décisive que leur assemblage musiqué. Lorsque nous comprenons
qu'il faut en effet entendre chaque son comme une case-temps, nous
entrons alors dans une écoute plus active.
Cependant,
notre attention auditive est ponctuée de nombreux décrochages au
fil de l'album. L'aridité et les grincements plus prononcés de
certaines pistes rendent l'ensemble difficile d'accès. Si, par
moments, nous fixons avec plaisir quelques figures entêtantes ("Dar,
Pt.1" et "Dar, Pt.2") ou quelques textures
particulièrement surprenantes ("Gal", "Galasd"),
nous sortons de notre rêve mélancolique sans trop de nostalgie |
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