CatScan

Harald Haerter

par Sophie Chambon le 02/12/2005

Note: 8.0    

Album au format enfin raisonnable tel qu'on les aimerait plus souvent : sept titres équilibrés sur 40 minutes qui varient énergiquement colorations et compositions. Le guitariste zurichois Haerald Haerter tendance John Scofield dont il fut d'ailleurs élève, est le producteur de ce "CatScan" où intervient une équipe mixte assez nombreuse composée de musiciens Européens (au rang desquels le trompettiste Eric Truffaz, le guitariste-compositeur de deux titres Florian Stoffner, le bassiste Bänz Oester...) et Américains (Dewey Redman, Michael Brecker, Bill Stewart). Pourtant l'ensemble des compositions ne manque pas d'une certaine cohérence : on est dans la fusion, le "crunchy funky" pour les amateurs d'étiquette qui se trouveront bien vite chez eux. Du bel ouvrage assurément, où les lignes de basse sont jouées avec une aisance jubilatoire, et les riffs de guitares lardés d'effets divers, réverb et autres wah wah.

Si on n'est pas vraiment fan de "Mr.Munster" la composition pourtant enlevée du trompettiste Eric Truffaz, décidément trop néo-davisien qui se complaît dans ses atmosphères éthérées, Harald Haerter est présent sur toutes les pistes, "maître de l'extase concise" (sic) ménageant de beaux espaces d'expression à ses invités : on appréciera particulièrement le seul titre "I still love you" (on se retouve alors dans une autre ambiance, intime, de ballade) qu'éclairent Dewey Redman avec Bill Stewart. Même si sur sa propre composition "Mushi mush", le saxophoniste ténor laisse la place à Michael Brecker (dont on est sans nouvelle depuis l'annonce de sa terrible maladie vers la fin de cette tournée) dont on apprécie toujours le lyrisme nerveux comme au bon vieux temps de Billy Cobham et "Shabbaz". Et ce n'est pas le final "Tenfold" qui dissipera la nostalgie des "electric guitarists".