| | | par Francois Branchon le 22/02/2002
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| Harvey Mandel, surtout connu pour avoir été le guitariste soliste de Canned Heat (entre 1970 et 72, albums "Live in Europe", "Future blues" et "Historical figures") fut initié au blues dès le début des années soixante à Chicago par des maîtres noirs, Charlie Musselwhite notamment. Akarma réédite ses deux derniers albums (1973 et 1974) en un seul Cd, pas les meilleurs en inspiration mais d'un excellent niveau. Pour "Shangrenade" (1973), Harvey Mandel délaisse le blues classique pour se griser d'exploration, en retenue tout de même. Il vient flirter avec les sonorités latino à la Santana ou à la Gato Barbieri, grâce à des sons glissés de la guitare ("Fish walk"), des touches de piano jazz ("Sugarloaf"), aborde des constructions plus progressives, sème des rythmiques à contre-temps ("Million dollar feeling", "Green apple quickstep", "Shangrenade"), frôle le free ("Frenzy"). Mais lorsque Harvey Mandel prend le contrôle d'un blues plus carré, sa musique et sa guitares sont d'une extrême fluidité et il s'approche de la finesse d'un Mick Taylor, sans en avoir toutefois le charme craquant ("Midnight sun II"). Pour "Feel the sound of Harvey Mandel" (1974), le groupe est sensiblement le même, Paul Lagos, le vieux complice de Canned Heat à la batterie, Victor Conte à la basse, Coleman Head en deuxième guitariste faire valoir, seul un chanteur, Richard Martin vient s'ajouter. Cette nuance met en relief la tonalité toute différente de cet album en regard de "Shangrenade" le précédent : une musique plus carrée, aplanie de ses incursions, une guitare (toujours belle) cantonnée au solo de rigueur, des compositions assez moyennes et la voix rauque et désagréable du chanteur (faussement noire) font un tableau plutôt barbant. Discret, expansif sans être envahissant, au son toujours très soigné (très belles sonorités de distorsion et d'écho), Harvey Mandel est un guitariste discrètement chaleureux. |
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