| | | par Emmanuel Durocher le 07/05/2006
| Morceaux qui Tuent
Commercial
40 winks
Shut up and play
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| Le groupe porte un nom irréel, le titre de ce quatrième album incite à les éviter et pourtant il débute en trombe par "Commercial", cette ambivalence semble une règle où le calme fréquente la tempête et les différents styles musicaux copulent furieusement. On ne saura pas grand-chose de The Holy Ghost, la bio sur son site se résume à trois lignes énigmatiques ; le plus important est de retenir que les quatre membres sont new-yorkais car ils font partager une habile synthèse de ce qu'a produit musicalement la grosse pomme en évitant les pépins éventuels.
Les douze titres de "Welcome to ignore us" sont des petites bombes taillées pour le succès : du disco-punk de "Commercial" et "Did I wear u out" où les guitares acides rappellent The Rapture à un rock plus basique mais efficace comme celui des Strokes ou de Pavement ("Graciana ole"), le groupe s'autorise des échappées comme le sensationnel "Shut up and play" qui envoie Sonic Youth faire ses expérimentations avec les punks de la Côte Ouest ou un petit voyage dans le temps du glam rock avec "Jiggle". Mais les spectres savent aussi prendre leur temps et puisqu'ils semblent avoir l'éternité devant eux, autant le faire en dansant et la basse terriblement funky de Kent Heine incite à se bouger lascivement sur "Gengis Kahn", "Chez Parée" ou encore "40 winks", à cela on rajoutera des effluves jazzy avec une touche de saxo ou encore quelques mélodies aériennes ("Pyramid") et on sera immanquablement obligé de penser aux malicieux esprits de Soul Coughing. Nerveuse, excitée mais distinguée et singulière, il faut espérer que la musique de ces sacrés fantômes ne reste pas un des secrets les mieux gardés du rock américain.
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