Horse Feathers est un projet bicéphale,
composé du chanteur Justin Ringle et du multi instrumentiste
Peter Broderick, et basé à Portland. Son nom s'inspire
d'un film des Marx Brothers et pourtant il n'y a rien de burlesque
chez ces musiciens de l'Oregon.
A l'instar de sa pochette, la musique de
"House with no name" est glacée et
pastorale, mais sous la couverture neigeuse se trouve un folk épuré
et chaleureux, bien ancré dans la tradition américaine (le titre "sonne" comme le plus fameux du groupe America), tout en se permettant
de furtives pointes de violon celtiques inspirées des Waterboys. Les cordes de guitares, violon, banjo et mandoline
accompagnent le timbre légèrement voilé de
Ringle, et on traverse ce deuxième album dans une
certaine torpeur. Les compositions à beauté froide
élevées à l'école Sufjan Stevens sont
parfois éclaboussées par les scories incandescentes des
envolées de "Curs in the weed", "A
burden" et "This is what". Et même si ça sent un peu
le folkeux écorché vif qui s'écoute chanter (en
sonnant de temps en temps étonnamment comme Tracy
Chapman), on est pas loin de l'album beau et attachant qui réchauffe les longues soirées d'hiver. Pas
loin mais pas encore...