Chante Dylan

Hugues Aufray

par Francois Branchon le 01/03/1998

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
La ballade de Hollis Brown


En 1964, après plusieurs tentatives "rive gauche", Hugues Aufray a le flair de tenter une variante française du folk-rock en vogue en Amérique : "Santiano", traduction du "Santy Ano" de la grande Odetta, fait un tabac ! Le public français de 1964 étant totalement coupé du monde rock mondial (les Beatles numéros uns mondiaux ne firent que cette année-là leur première apparition en France qu'en première partie de... Sylvie Vartan à l'Olympia !), le brave Hugues, par souci d'être à la mode, se met en tête de leur faire découvrir le chanteur américain le plus radical, Bob Dylan. L'album "Chante Dylan" est l'adaptation fidèle et scrupuleuse de onze titres du père Bob, co-signée par le vieux routier réactionnaire Pierre Delanöe dont c'est là une des rares œuvres intéressantes. Bien que l'atmosphère intello-campus en révolte ait viré feu de bois sur la plage, l'album est malgré tout très bien. Il n'a de plus pas pris de ride. La voix y est belle ("Oxford town", "Corinna Corinna" et surtout "La ballade de Hollis Brown"), les arrangements fidèles, les textes bien tournés. Son succès prit la tête d'Hugues Aufray qui depuis souffre d'un mal incurable : il est persuadé que Dylan lui doit sa notoriété en Europe !