Orphans and outcasts

Iain Matthews

par Igor Wagner le 15/07/2019

Note: 7.0    

Iain Matthews trainera toujours à ses basques son passé sixties, quand en 1967 il co-fonde Fairport Convention avec Richard Thompson. Même s'il le quitte très vite pour monter ses propres groupes (Matthew's Southern Comfort, Plainsong) et connaître alors ses premiers succès d'estime et commerciaux (reprise de "Woostrock" en 1970 notamment).

Depuis, le prolifique Iain Matthews n'a cessé de jouer, traversant les décades, depuis le folk rock délicat initial jusqu’au jazz folk cossu d’aujourd’hui, via des étapes frôlant la variété de luxe (les années quatre-vingt) et un retour à la sobriété classieuse des débuts (années quatre-vingt dix). Mais il n’aura jamais véritablement imprimé, condamné au succès d’estime, sinon à la totale indifférence (en France notamment).

Couvrant une période d’une trentaine d’années, ce coffret rétrospectif en 4 Cd publié par Cherry Red permet de situer (un peu mieux) le personnage dans l’Histoire.

Le volume "Out of the egg" concerne les années Matthew's Southern Comfort et Plainsong, ses deux groupes consécutifs à Fairport Convention. A cette époque, Matthews est un excellent songwriter, un chanteur gracile et un subtil guitariste. On trouvera ici notamment des titres non inclus sur ses trois albums majeurs de la période, "Later that same year" (1972), "If you saw thro’ my eyes" (1973) et "Tigers will survive" (1973). Sur certains titres, Richard Thompson passe en ami (splendide version de "Not much at all" ou la belle reprise "Christine’s tune" de Chris Hillman et Gram Parsons (Flying Burrito Brothers), morceaux qui faisaient de Plainsong un groupe prometteur. Dommage que Matthews (poussé par son label américain Elektra) l'ait dissous pour une carrière en solo.

Le volume consacré aux années quatre-vingt essaie de sauver les meubles, c’est un euphémisme de les qualifier de "moyennes". Les rejets furent tels que Matthews abandonna la musique et se fit A&R dans une boite américaine. Le retour dans les années 90 est plus intéressant. Modeste, il joue l'artisan, et enregistre sur le petit label Watermelon (albums "Pure and crooked", "The dark ride"...). On retrouvait là l'esprit des débuts, enrichi d'arrangements plus larges, ouverts au jazz soft.

Un petit coffret bien présenté, rendant justice à un chanteur-song writer de qualité, à qui il manquait le petit plus pour faire la différence.



IAIN MATTHEWS (Feat Richard Thompson) Not much at all (Audio seul)


IAIN MATTHEWS Christine's tune (Audio seul)