Blues run the game

Jackson C. Frank

par Francois Branchon le 01/02/1999

Note: 9.0     
Morceaux qui Tuent
Kimble
Blues run the game
My name is carnival
Just like anything
Milk and honey


Longtemps tenues pour disparues, ces bandes de Jackson C. Frank (l'intégralité de son seul album paru en 1965 - produit par Paul Simon aux studios Trident, pendant que Garfunkel préparait le thé - et cinq titres enregistrés en 1975) réapparaissaient par bonheur en 1996 via le label Mooncrest. Elles vont combler ceux qui ne connaissaient Jackson C. Frank que par interprètes interposés, en l'occurrence Sandy Denny, sa défunte compagne et ex-chanteuse de Fairport Convention, qui reprit ses "Blues run the game", "Milk and honey" et "You never wanted me" ou Graeme Allwright, qui fit du même "Blues run the game" un très fidèle "Je perds ou bien je gagne" sur son album de 1968 "Le jour de clarté".

Dépositaire honorifique des Tables de la Loi du folk américain, Jackson C. Frank, physique de Brando jeune et soucieux, passe pour le Nick Drake des Etats-Unis, une référence qui perd tout sens dès lors qu'elle caractérise systématiquement le premier auteur compositeur confiant sa déprime à sa guitare acoustique. Il serait plutôt de la famille des Fred Neil et Tim Hardin, subtil compromis de Tom Paxton sophistiqué et de Bert Jansch tourmenté. Poète et philosophe à la vie de roman noir, sa musique n'est faite que d'arpèges de guitare acoustique solitaire où la voix, presque tendre, dépose des textes tristes et désabusés.