Twist your soul - The definitive collection

James Chance & the Contortions

par Jérôme Florio le 14/02/2011

Note: 8.0    

Saxophoniste frénétique, inspiré et incontrôlable, James Chance a lâché quelques cocktails molotov sous divers alias avant de finir prématurément cramé. Excès et musique sauvage : cette compilation (1 Cd d'enregistrements studio + 1 Cd de titres en concert), préparée par Chance lui-même, en est le shoot idéal.

James Chance se fait d'abord connaître dans le circuit très alternatif punk New-Yorkais de la fin des années 70. Il forme en 1976 la première incarnation de Teenage Jesus & The Jerks avec Lydia Lunch, puis très vite The Contortions qui lui permettent d'exprimer pleinement sa vision quelque peu nihiliste du bouillonnant melting-pot musical alors d'actualité : une scène musicale fixée par Brian Eno avec la compilation "No New York" (1978), sur laquelle on retrouve notamment quatre titres de James Chance & The Contortions (même chose pour Teenage Jesus & The Jerks, mais sans Chance).
Révélés puis engloutis par cette vague "No wave", Chance &  The Contortions (1978-1981) jouent un mélange hautement toxique de jazz, funk et rock dans une transe freak faite d'éructations free, de guitares dissonantes et épileptiques, et d'une rythmique butée ("I can't stand myself", "Jaded", "Contort yourself"). Une humeur mauvaise, belliqueuse, dont certains membres du public doivent avoir quelques souvenirs cuisants...
En 1982, sous le nom de James White & The Blacks, Chance propose un son plus groovy, propre en apparence ("Almost black", "Sax maniac", "The twitch") ; là où la disco afro-américaine (mais aussi celle européenne de Giorgio Moroder) fait souvent preuve d'un son rutilant, assez classe, la musique de James Chance est trop tordue, goulue et perverse - comme un loup Tex Avery aux yeux trop exorbités.

James enregistrera encore quelques titres pour Ze Records sour le pseudonyme de James White, puis rideau... jusqu'au début des années 2000, avec la formation d'un nouveau groupe Les Contortions pour remonter sur scène. Les deux derniers titres du deuxième Cd, constitué de prises en concert pour la plupart inédites, démontrent que Chance assure toujours le show.



JAMES CHANCE & THE CONTORTIONS I can't stand myself (Live)