Jim Morrison et les Doors

Jean-Yves Reuzeau

par Francois Branchon le 07/08/2001

Note: 7.0    

Prenant le parti-pris d'un récit factuel et strictement chronologique, le livre de Jean-Yves Reuzeau se concentre sur l'essentiel : le parcours d'un jeune homme nommé Jim Morrison, son ascension, sa gloire puis sa chute, avec en constant parallèlle, le décalage grandissant au fil du temps, entre ses ambitions intimes et profondes (la poésie et la reconnaissance comme écrivain) et le personnage public de rock star manipulé par les marchands du temple.

Les débuts du groupe sont particulièrement bien renseignés, la période d'avant le premier album notamment, qui voit Jim Morrison souvent migrer vers New York et fréquenter les clubs et la factory d'Andy Warhol (peut-être faut-il chercher là une des clés du "son Doors", plus sombre et nostalgique que celui de ses contemporains de la Côte Ouest). Période aussi où les Doors écument les clubs, une expérience qui, à leurs débuts en studio en 1967, les dote d'une quarantaine de titres bien rôdés, explication de la richesse des trois premiers albums, sortis en rangs serrés entre fin 67 et fin 68 !
L'accent est aussi mis sur une des autres clés du 'son Doors', le duo Paul Rothchild producteur et Bruce Botnick ingénieur du son (facteur généralement négligé).

Malgré un style proche des magazines people, des remarques plutôt tarte, genre "Brian est un artiste que Jim apprécie beaucoup, même si les Stones figurent parmi les principaux rivaux des Doors" (à propos de la mort de Brian Jones en 1969) et des formules jeunistes anachroniques (Jim se "tape des délires" et "hallucine grave", mais il ne dit pas encore "c'est clair" !), cette histoire du groupe éclaire pas mal de coulisses. Et pour 10 balles, ce serait trop con de s'en priver.