Le disque commence dans le dénuement :
des sonorités électriques mouvantes, puis une voix ("Le
silence"). On est sur le ton de la confidence, une intimité
vite brisée par la pop à guitares de "Ton chien", plus
abrasive. Cependant le ramage n’est pas à la hauteur du pelage, on
ne parvient pas à se passionner pour la voix ni le texte – un peu
hors sol, trop orienté champ lexical, comme sur "L’homme
plante" (à lire aussi au sens propre, l’homme en crise). "Les
rues de Valparaiso", plus aérée et lancinante avec son riff
acoustique têtu, convainc davantage. Enregistré au fil de l'eau sur
une période longue, "La chaleur animale" est un ensemble
cohérent. Avec leur travail sur les guitares, les chansons de Jérôme
Castel ont un fond plus rock que l’interprétation contenue ne le
laisse entrevoir ; mais pas encore au point de lâcher les chiens et
d’aller contre-nature.