Holding back the years

Jimmy Scott

par Francois Branchon le 01/07/1999

Note: 9.0    

Les premières notes sont croirait-on de Sarah Vaughan, mais c'est un homme qui chante ! Une voix de rêve, d'une infinie douceur... Jimmy Scott n'est pas un jeune débutant : né en 1925, il a connu comme beaucoup de jazzmen noirs américains, les affres de ceux qui ratent la marche du succès. Victime d'une maison de disques peu scrupuleuse, son début de carrière est maudit, atteignant même au sordide dans les années soixante lorsqu'un un album (vital pour lui) enregistré avec Ray Charles ne voit même pas le jour! Cumulant pêle-mêle amours en poubelle, substances illicites et alcool, il s'enfonce inéluctablement dans une carrière de crooner de bars d'hôtel. Dans les années quatre-vingt, il rencontre le producteur Seymour Stein (découvreur de Madonna, des Talking Heads et des Pretenders, n'en jetez plus !). Sauvé et remis sur ses (bons) rails, il participe régulièrement à des shows radio. De Jimmy Scott, on ne savait ici pas grand chose, si ce n'est une apparition dans la bande son de "A fire walk with me" de David Lynch, la version cinéma de "Twin peaks", ou Angelo Badalamenti lui confiait une fondante ballade. Ce disque va remettre les pendules à l'heure française et lui offrir une exposition bienvenue. Si vous aimez les crooners, Jimmy Scott et sa tête de vieux sage indien tout droit sorti du "Temple du soleil" est pour vous. Il va encore au-delà (si cela est possible!) de la caresse vocale d'un Johnny Hartman ou d'un Freddy Cole...