| | | par Sophie Chambon le 04/04/2002
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| Le dernier album, "Universal time", de Joachim Kühn sort à point nommé chez Universal. Jeu de mot autour du label qui crée un nouveau trio 'tendance' autour de la personnalité du pianiste d'origine est-allemande qui vit aujourd'hui à Ibiza. Il est entouré du nouveau contrebassiste à la mode Scott Colley et de Horacio Hernandez dit "El Negro", ainsi nommé pour la couleur de ses cheveux. On retrouve encore le fidèle Chris Potter au ténor et Michel Portal à l'alto, qui apportent leur contribution aux neuf compositions de Joachim et se déchaînent particulièrement sur les deux derniers titres, d'Ornette Coleman. Quant au pianiste, il montre qu'il sait aussi jouer avec beaucoup de talent du saxophone alto, instrument qu'il avait laissé longtemps de côté. Certains titres attestent de son attachement à l'actualité comme "Concorde", de certaines préoccupations, et peut-être de cette obsession bien humaine de la mort "Monroe". Une tendre complainte à l'adresse de sa mère dans "Thoughts about my mother" et puis à nouveau une tempête de sons et de sens que tente de dominer le pianiste. Joachim Kühn se défend cependant de tout romantisme, il rejetterait plutôt ce qualificatif inducteur de faux-sens. Il souligne de plus qu'il ne se sert pas spécifiquement de la pédale 'forte', emblématique de ce style pianistique. Il est vrai qu'il exprime surtout une colère non rentrée, l'audace est chez lui une constante, son phrasé plus harmonique que mélodique, se combine aux emportements tout de même très mélodiques des souffleurs. Ainsi Joachim Kühn se livre dans ces plages généreuses avec toute l'énergie d'un désespoir… à présent tempéré d'une certaine mélancolie. A nous de l'entendre sans se laisser submerger.
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