The electric Joe Satriani - An anthology

Joe Satriani

par Sylvain Zanoni le 26/01/2004

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Always with you, always with me


Cette anthologie propose de passer en revue la carrière bien fournie du grand initiateur (avec Yngwie Malmsteen) du mythe du guitar-hero version Metal, celui que chaque gratteux qui se respecte connaît comme le prof d’un sacré paquet de ceux qui ont marqué l’histoire de l’instrument (Steve Vai et Kirk Hammet en tête).

Le choix des titres paraît à première vue assez judicieux, et tout commence par quatre bombes issues de "Surfing with the Aliens", disque à ce jour le plus emblématique de Joe Satriani. Impossible de ne pas verser sa larme sur "Always with you, always with me" ou sur "Crushing day" et sa ligne mélodique imparable. Car pour le novice, Satriani peut ressembler à un simple type qui débite nonchalamment des gammes et des plans impressionnants, mais ce serait bien trop réducteur ! "Satch" est avant tout un mélomane de première qui arrive à exprimer un panel très large d’émotions grâce à son Ibanez et son indécrottable - mais oh combien plaisant - Floyd Rose. De l’imagination, il s’en dégage de la plupart de ses compos, où tour à tour l’instrument se montre aérien ("Flying in a blue dream", "Cloud race across the sky"), funky ("Satch boogie", "Cool#9") ou encore utilisé en "rollin’ and scratchin’" ("Borg sex", "Devil’s side"). Avec toujours cette même marque de fabrique : des solos venus d’un autre monde et un son conçu pour coller impeccablement à l’ambiance des morceaux (à grand renfort de racks d’effet et de murs d’amplis personnalisés).

Le hic de Satriani est de ne pas avoir toujours été touché par le génie. Comme cette idée de se mettre au chant : la plupart des morceaux où il troque sa guitare contre un SM-57 sont gâchés par une voix bien trop fade. D'autres chansons sentent leur compromis(sion) commercial(le) ("Crush love" et "Ceremony", deux parfaits chef d’œuvres neu-neu). A noter cependant deux inédits , le très sympathique "Slick", qui scotche par son rythme entraînant et le très dispensable "The eight steps", brouillon issu des sessions de "Not of this earth".

Il reste une anthologie agréable, qui donne envie de se replonger dans les annales du maître et qui vaut surtout pour son premier disque, période à laquelle le Satriani aux cheveux longs ne ressemblait justement pas à un Alien !