BOF James Bond - Dr No (James Bond contre Dr No)

John Barry & Monty Norman

par Francois Branchon le 12/09/2003

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
James Bond theme


"James Bond contre Dr No" est le film qui inaugure en 1962 la (très longue) série. Signé Terence Young, il prolonge à l'écran le succès phénoménal des bouquins de Ian Fleming, qui le premier au début des années soixante dépoussière le livre d'espionnage à coups de gadgets, effets spéciaux et érotisme soft dans paradis exotique pour héros inoxydable (En France, De Villiers et le répugnant SAS copieront). Les films suivent à la lettre le cahier des charges, créent dans la foulée le mythe vivant Sean Connery, lui associant à chaque film une nouvelle "James Bond girl" (ici Ursula Andress).
Il faut rendre à César les clés de sol qui lui appartiennent : si les producteurs (Saltzman et Broccoli) ont le nez d'embaucher pour la musique LA grosse pointure anglaise, l'arrangeur-compositeur John Barry (alors marié à Jane Birkin, le pauvre), c'est seulement pour le thème instrumental du film qui sert de générique. Le reste est pris en charge par Monty Norman, qui va produire une bande son pleine de charme, variations caribéennes (le film se passe en partie en Jamaïque) calypso de bar à cocktails, jazz simple et efficace de cabaret, où l'orchestre de pingouins se laisse parfois aller à rocker ("Twisting with James") ou - on est en 62 - à frôler les Shadows ("The island speaks"), incursions expérimentales amusantes ("Audio bongo") et bien entendu les inévitables séquences sensuelles (ballade africanisante "Under the mango tree" présentée en trois versions) et orgasme final ("Love at last", Sean Connery et Ursula Andress à l'abandon sur le lagon paumé). Mais le clou est évidemment le thème principal, où le talent et le savoir-faire de John Barry font merveille : une guitare staccato (Vic Flick, guitariste qui jouera un temps avec Hank Marvin des Shadows), un arrière-plan de cuivres inquiétant à la Lalo Schifrin, un battement de la basse pour le suspense et "James Bond theme" entre dans le crâne pour ne plus jamais en sortir. Barry, pour les films suivants, changera de tactique : il fera chanter le thème principal par une vedette, un concept malin.