Septième disque et nouveau label pour le songwriter de San Francisco. Le travail de Vanderslice jouit d'une certaine estime pour l'approche très soignée du son qu'il peaufine dans son studio Tiny Telephone (mis aussi à la disposition des groupes locaux), ainsi que pour son approche littéraire des textes - des nouvelles basées sur des personnages fictifs, avec parfois un sous-texte politique, le tout déclinable à l'échelle d'un album comme sur "Emerald city" (2007).
"Romanian names" laisse d'abord froid : voix et claviers en avant, un aspect synthétique subtilement démenti par des harmonies vocales et une section rythmique au singulier parfum de soft rock californien. John Vanderslice sait travailler la texture sonore, comme sur "Fetal horses" que l'on peut rapprocher de Joseph Arthur, mais parfois cela prend le pas sur les chansons ("D.I.A.L.O."). Cette impression un peu terne, comme un éclairage basse tension, ne se dissipera pas tout à fait, sauf quand le tempo est plus relevé ("Tremble and tear", "Sunken Union boat", "Corina constellation" - le meilleur titre, pas loin des derniers Laura Veirs, avec un simple accord de piano qui donne toute la profondeur). "Romanian names" est un bon exemple de classicisme guitare-voix folk.
Le butin est au final un peu mince, amoindri par une majorité de titres lents entre acoustique et électronique dépouillée. Il y a sur "Romanian names" une séduction qui agit sans aucun doute, mais sans emporter totalement l'adhésion non plus.
JOHN VANDERSLICE Romanian names (Live radio KEXP 2009)
