| | | par Hugo Catherine le 27/12/2008
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| Les couches d'écoute de l'album sont multiples. Bien sûr, nous entendons une grosse basse lourde, des rythmes lents, des scratches bien toqués, le craquement délicieux du vinyle. Mais nous découvrons aussi rapidement des chœurs ancestraux, un univers africain aux flûtes et tambours battants, des emprunts hard rock binaires, des élans de cornemuse venus d'ailleurs. Jonathan "Jonah" Fenez cultive une approche artisanale et multiculturelle. Tout à la fois créatif et récréatif, "Monotype" se rapproche d'une forme de hip-hop polymorphe, plus que fusion.
Par jeux de superpositions, parfois frondeuses, Jonah fait la part belle aux musiques chaudes, pleines d'énergie. Les pistes sont entraînantes, sautillantes, donnant volontiers la bougeotte. Le gros beat a souvent toute sa place. Malgré les influences multiples, "Monotype" reste facile d'accès ; le hip-hop de Jonah est chargé d'apports extérieurs mais sa musique est paradoxalement sans complexité inutile. Elle rend hommage, en toute honnêteté, à différentes formes de musiques populaires, dont le scratch est ici l'heureux vecteur.
Il se dégage enfin un parfum de nostalgie. Certaines sonorités sont volontiers désuètes, certains sons sont marqués, certains airs versent dans un jazz-country-blues dépassé, certaines inspirations proviennent du royaume des dessins animés. Il faut goûter ces propositions d'évasion comme des sucreries pas du tout prises de tête. Jonah se joue du désuet, qui, d'un coup de hip-hop magique, se meut en drôlerie contemporaine. Pas si mal, non ?
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