So runs the world away

Josh Ritter

par Jérôme Florio le 06/01/2011

Note: 7.0    

Comme au générique d'un film narcissique, Josh Ritter trouve avec avec ce cinquième disque un éventail de rôles dont il parvient à prendre la mesure. Habillé au plus simple (piano, guitare acoustique) ou paré d'un mur de guitares (l'intro "Curtains", comme celle de "Where the streets have no name" de U2, 1986), Ritter atteint une certaine densité dans la variété de styles abordés, dans l'écriture et l'interprétation. On le préfère néanmoins dans la légèreté de titres comme "Lark" (on pense à Paul Simon) ou "Southern Pacifica" (à la fois statique et enrobée d'un emballage sonore chaud, americana) que dans les titres au long cours pour lesquel il manque peut-être de carrure. Parmi ces dernières, la chanson traditionnelle (substantiellement remaniée par Josh) "Folk bloodbath" organise la rencontre rencontre au sommet entre célèbres sanguinaires de l'imaginaire folk (Stagger Lee, Louis Collins...) ; ou encore la longue et intimiste "Another new world", à la fin de laquelle on retrouve ces trompettes tristes que l'on apprécie chez les Walkmen ou Okkervil River. On les entend aussi sur "The curse", jolie valse sur le Nil en compagnie d'un pharaon millénaire (!). "Change of time", avec sa montée en puissance bien fichue, évolue dans un registre plus carré dans lequel "Lantern", au lyrisme très Springsteenien, sonne limite bellâtre. Pour cette versatilité on pense aussi à Ed Harcourt, le côté chien fou en moins. Un disque solide, pas renversant mais sans fausse note.



JOSH RITTER The curse (Clip 2010)