Yaya 3

Joshua Redman

par Sophie Chambon le 30/09/2002

Note: 7.0    

Pour commencer, ce titre un peu énigmatique de "Yaya 3. Pour le redoublement de la première syllabe du nom de l'organiste Sam Yahel, qui renouvelle ici la musique toujours élégante de Joshua Redman ? Ou un cri de plaisir "Ya ya"? Et le 3, est-il l'expression de la puissance 3, puisqu'il s'agit d'un trio, d'un quartette diminué avec le batteur Brian Blade, habituel complice du saxophoniste ? La pochette reprend un tableau de Joseph Albers, un hommage au carré, où trois de ces figures s'emboîtent ! Animé d'une véritable préoccupation de compositeur, la révélation du disque résulte de cette nouvelle configuration autour de l'organiste, "scribe" de la plupart des thèmes qu'il construit patiemment derrière ses deux complices. Il installe des climats vraiment intéressants, occupant l'espace avec sobriété et subtilité. Improvisateur au style linéaire et mélodique, au saxophone ténor ou soprano, Joshua Redman s'exprime avec une fluidité souvent mélancolique, une sensuelle gravité, une discrète insistance. Il est le "soul man" du groupe comme semble le suggérer la présentation très naïve du site. Un nouveau trio qui a créé un album en demi-teinte, intimiste et impressionniste, par petites touches légères. Un charme étrange et un essai prometteur. A suivre.