Justice on a Budget

Justice on a Budget

par Hugo Catherine le 26/10/2005

Note: 2.0    

Il est fascinant de constater comme un genre musical – disons vaguement le jazz, version électro – est en capacité de produire des formes si dénaturées qu'il en perd toute son essence
vitale, minimale même. En effet, nous nous situons ici bien en-deça de toute essence : Justice on a Budget ne fait jamais illusion, l'album est tout bonnement insipide.

On pourrait presque croire, dans un premier temps éphémère, à quelques ambiances planantes, à quelques mélodies accrocheuses. Mais rassurons-nous, rien n'est ici susceptible de mériter un détour d'oreilles. De tout son long, l'album propose une musique très attendue, trop entendue : riffs de basses inlassablement binaires et rocailleux, boucles électro-hiphop lourdingues, effets funky poussiéreux. Les structures mélodiques et rythmiques des morceaux ont un air de déjà-vu : elles sont sans profondeur, sans envergure.

L'album n'est pas seulement banal, il est musicalement inutile. La soupe électro-funky-jazzy servie fait appel à un maximum d'éléments plats et criards : orgues gueulards, percussions sans âme, guitares démodées. Les interprètes en présence ressemblent à un groupe de musiciens estudiantins mal inspirés. Leurs compositions sont datées et leurs sons larmoyants, avec parfois même une petite touche kitsch 80's, qui ne jure d'ailleurs en rien au beau milieu d'une ambiance surannée.

Ainsi, Justice on a Budget fait partie de ce qui peut se faire de moins bien du côté du jazz électro. Tout à la fois techniquement stérile et émotionnellement nul, cet album nous dévoile des compositions misérablement sans surprise. Nous nous ennuyons ferme, les morceaux tournent sur eux-mêmes, sans élan, les rythmes sont lourds et sans nuance aucune, les mélodies sont rances et réchauffées. Les effets électro ne rattrapent en rien la fadeur de l'ensemble tant la mise en place des instruments laissent parfois à désirer. Nous relèverons notamment les retards à l'allumage et autres plantages mal calculés du batteur, pourtant apparemment plein de bonne volonté. L'approximation musicale de l'album oscille entre musique d'ascenseurs et bande originale de séries télévisuelles minables.

Des passages latinisants bien poussifs aux relents country les plus mièvres, le mauvais goût prime, sans aucun doute.