| | | par Christophe Loiodice le 12/06/2011
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| Kate Bush nous apprend la patience. Chaque oeuvre lui demande du temps... beaucoup de temps. Son dernier projet remonte à 2005 ("Aerial"). Son précédent avait lui mis douze ans. Depuis, elle a racheté à EMI les droits de quatre de ses dix albums, dont "The sensual world" et "The red shoes", qui fournissent la matière de ce "Director's cut", première publication de son label Fish People.
Seulement voilà, même si la relecture de onze morceaux est plutôt bienvenue, le résultat n'est pas à la hauteur de l'attente. Les habillages sonores sont parfois tellement dénués de leurs arrangements originels, que les chansons revisitées perdent leur âme et leur magie d'antan. "This woman's work" - chef-d'oeuvre absolu de sa discographie - est ici épuré à en devenir exsangue et ennuyeux. Seul "Song of Solomon" et ses a wop bam boom ajoutés ont de la grâce. "Deeper understanding", le titre phare (mais guère radiophonique, durée 6 minutes) vaut pour sa vidéo troublante sur l'addiction à un logiciel vocal. La scène d'anthologie est celle où l'on voit l'acteur écossais Robbie Coltrane ("Le monde ne suffit pas", "Harry Potter") se retrouver avec amis, femme (Kate Bush elle-même) et enfants jusqu'à l'apparition d'un clown, puis éclats de rire "psychiatrique" des convives jusqu'à leur demi-tour vers la porte de sortie...
Une porte que l'on vous conseille de prendre et d'attendre un vrai album original (les compositions sont parait-il quasi prêtes, mais Catherine Bush n'est pas à même d'en révéler la date de parution).
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