Ecstatic

Kevin Salem

par Rodrigue Ducourant le 22/08/2002

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
End of addiction


Bon, je l'avoue tout de suite, le bonhomme, je l'ai loupé, lui et ces deux albums précédents, personne n'est pas parfait. Mais du coup la surprise n'en est que meilleure. Car cet album est une excellente surprise. Un mélange de folk et de rock, avec parfois un bout de tchatche rap, mais avant tout c'est de la pop. De la pop pervertie, c'est à dire faussement innocente, celle qui se débarrasse des évidences mélodiques au moment même ou on va se dire "ah ouais ! ça va je vois le truc !". C'est un album que Joseph Arthur baverait de pondre, encore eut-il fallut qu'il arrêtât de prétendre être dérangé et que son papa est sous Prozac... Kevin Salem, lui, prétend que tout va bien, suffit de le demander à ses chansons. A l'écoute de "It's only life", avec son break en cuivre digne des pétages de plombs de Brian Wilson, on peut arborer un sourire solaire, même avec des fêlures dans le dos. Lorsque la voix monte, on peut penser à R.E.M. ("Gold diggers"). Et le plus surprenant, c'est qu'aucun des onze morceaux n'a la moindre faiblesse. Ils prennent par la main, à l'image de ce "End of addiction", taillé sur mesure pour Marianne Faithfull et qui rendrait fou de jalousie les pourtant valables Ben & Jason. "Ecstatic" justifie son nom, n'a aucun défaut et sonne juste. Valeur sûre (les yeux fermés) du panthéon de fin d'année.