Take a look in the mirror

KoRn

par Despiseme le 11/12/2003

Note: 9.0    

Concernant KoRn, aucune envie de polémiquer. Le retour au son brut est-il une volonté nostalgique ou une réponse à un échec commercial ? KoRn fait-il toujours du néo métal ?... Les efforts pour garder un vocabulaire châtié seront vains car qui en a quelque chose à taper de la crédibilité ou de l'attitude de KoRn ? "Untouchables" avait déçu essentiellement par la voix de Davis et l'aspect policé de l'album. Pourtant, nombreux devraient encore être fidèles au poste à la sortie de ce "Take a look in the mirror".
KoRn a été une base... un renouveau ! KoRn a donné de la fierté à des brouettes d'adolescents, KoRn a réorienté la musique dure en y apportant quelque chose de plus franc, de moins grand-guignolesque que le métal traditionnel, de plus viscéral et finalement humain. KoRn mérite donc que l'on s'attarde sur chacune de ses livraisons avec le respect du à son rang et à son glorieux passé.

Le nouveau timbre de voix caverneux de Davis fait définitivement blocage. Voici le seul véritable point qui freine l'enthousiasme à l'égard de toute chanson actuelle de KoRn par rapport à celles de l'album éponyme ou de "Life is peachy". Cet album commence par "Right now", hymne en puissance de ce fameux retour aux sources que KoRN promettait. Basse omniprésente et vrombissante, chant en retrait, batterie féroce, guitares agressives, construction simple et paroles directes. KoRn est de retour et le fait savoir en hurlant à répétition comme ils aurait pu le faire sur "Divine" ou "Good god" cette phrase si simple et finalement tellement gavée de force : "Shut up, shut up, shut up or I fuck you up !".

Ce disque assez court va s'avérer très cohérent malgré un mélange des genres propres au groupe. Des passages violents presque death de "Break some off" aux relents de "Untouchables" présents sur "Deep inside", en passant par le plus délirant "Y'all want a single" qui aurait pu figurer sur "Follow the leader", KoRn brosse l'ensemble du paysage musical duquel il est familier. Preuve de cette volonté de mise à plat de la carrière évoquée tant dans le titre que dans la pochette, la présence de "Alive", première chanson enregistrée par le groupe et remise au goût du jour pour l'occasion.

Pour autant, KoRn ne cesse pas sa quête d'innovation. On croise ici et là des ambiances glauques presque gothiques ("Did my time") voire new wave ("Counting on me"). Seulement, ces innovations ne sont plus des expérimentations et, sans être les meilleures choses entendues dans ces genres (le refrain de "Did my time" sonne comme du sous Manson), viennent compléter ce que KoRn a déjà présenté comme ses forces tout au long de sa carrière. "Play me" ou "When will this end" sont des classiques du néo métal en puissance et du KoRn reconnaissable en deux secondes, témoin de la suprématie définitive du groupe sur un genre qu'il a lui-même enfanté.

Pour la forme, il va de soi de souligner la beauté de l'objet mis en vente et l'ajout d'un DVD même si le prix du tout est regrettable...
Bref, KoRn fait du bruit et, bordel, qu'est-ce que ça fait du bien au gamin de quinze ans qui sommeille en moi !