| | | par Jérôme Florio le 13/08/2006
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| La Suède est maintenant solidement installée sur la carte folk et rock, grâce à une scène foisonnante qui s'en approprie les canons américains souvent jusqu'à un mimétisme appliqué, mais assez froid. Kristofer Aström signe un bon disque dans cette mouvance, dans la tradition d'un songwriting classique : il compose au piano ou à la guitare, et pense ensuite les arrangements.
Son précédent disque, "Loupita" était à tonalité très acoustique ; dans un mouvement de balancier que l'on connaît à Neil Young, ce "So much for staying alive" est clairement rock. La production sans bavure est assurée par Jari Happalainen, également guitariste de Hidden Truck, qui amène un petit plus au niveau du son (il a travaillé avec Ed Harcourt, on reconnaît le procédé de la voix légèrement filtrée). Un rock serré et ligne claire, qui fait la part belle à des guitares complémentaires (les réussies "The wild", "The good you bring"), tout en laissant les charpentes des chansons apparaître au grand jour. Aström sait aussi faire des choix plus disparates, qui brisent à propos un savoir-faire presque trop irréprochable : une ballade bancale au synthé ("Until tomorrow"), une instrumentation de cabaret bastringue du far-west ("Telling lies") qui siérait aux grands marins que sont Tom Waits ou Nick Cave.
Le deuxième Cd, "The Thorskrog sessions" dévoile les chansons dans leur plus simple appareil, captées sur le vif. Parfois très longues (près de dix minutes pour "Mass destruction"), la voix grave et douloureuse à souhait de Kristofer Aström finit par engourdir. Un petit péché mignon, un poil complaisant, qui n'enlève rien aux qualités démontrées sur l'album studio. |
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