Pungle roads

La Phaze

par Fer Fre le 28/10/2002

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Le transfert
Consumatory
Injury
El sol (l'éclipse)


Et qu'est-ce qu'on en a à foutre de la construction classique d'une chronique de disque, avec ton si bien décalé, exemples improbables, érudition à la mord-moi là, tout ça générant une terrible attitude de poseur, tant décriée sur disque mais imprégnant trop de papiers de gens instaurés pour les gratter ? Qu'est-ce qu'on en a à foutre, du moment qu'on véhicule le plus exactement possible le message ? Et qui a dit que balancer des riffs métal sur une rythmique jungle, avec des textes que n'auraient pas renié les Béruriers Noirs et des gimmicks musicaux droit tirés des productions danse les plus commerciales était une attitude condamnable ? Pourquoi ne pas le faire alors, si on aime Indochine, Asian Dub Fondation, Lee Perry, La Souris Déglinguée, Saï Saï, Sepultura et Jamalsky, qu'on les apprécie au point d'assembler toutes ces musiques, et d'autres plus infamantes même, dans un énorme mixeur et secouer tout ça comme des damnés ? Juste pour le plaisir de communiquer, de revendiquer et de faire danser ? Et si La Phaze avait créé "Pungle roads", bombe de fusion, sans même se pencher sur sa si originale génèse ? Et si ce disque n'était pas le meilleur écouté ces derniers temps, mais juste l'un des plus efficaces ? Reste-il efficace même aussi bizarrement construit qu'il est, succession d'épreuves réunies là pour démonstration, où les premières, moins inventives, dispensant un côté de déjà entendu, sont écartées au profit des secondes, vraies bombes en puissance ? Oui ? "Pungle roads" vous donne-t-il envie d'aller les voir sur scène, de se trouver dans leurs pompes, de danser sur leur infernal groove ? Oui, toujours ? Chers amis, oublions cette idée de chronique différente. Qui est différent, d'abord ? Rien ne se créé, rien ne se perd comme dirait l'autre. Tout se transforme. Et La Phaze a trouvé l'alchimie de la conversion poly musicale, grâce à un sampleur et tant d'idées qu'elle demeure une entité épatante, surtout lorsqu'elle rend compte de ces dernières avancées sur le terrain de la recherche avec les quatre chansons finales, sidérantes. La Phaze est la plus belle promesse de notre beau pays. Ce groupe, encore en mutation, commence à peine à maîtriser son énergie et savoir exactement où il désire nous emmener. Ne le répétez pas trop, mais ingérez ceci : logiquement, La Phaze devrait gagner la prochaine coupe du monde musicale.