Dorothea

Laïs

par Francois Branchon le 17/06/2001

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Dorothea
Le renard et la belette


Qui aurait dit que le folk français des seventies, celui des débuts de Tri Yann ou du grand Malicorne, que l'on croyait défunt et fossilisé derrière les cyprès de Malataverne, connaîtrait une résurrection lumineuse en Belgique, sous les traits rajeunis et les sons de quatre multi-instrumentistes flamands soutenus par un trio de fraîches chanteuses. La comparaison avec le Malicorne de Gabriel et Marie Yacoub n'est pas fortuite, car comme eux à leur époque (quand ils suivaient la route tracée en Angleterre par Fairport Convention ou Steeleye Span) et avec la même classe, ils mettent au goût des sons du jour (boucles électroniques aujourd'hui, rythmiques électriques hier) des grilles traditionnelles. Et ils ont la finesse et le tact de ne rien altérer de la forme du morceau original, comme autrefois Malicorne avait la magie de rendre naturelle la présence d'une basse Fender dans une clairière au fond de Brocéliande... Le symbole est ici la reprise de "Le renard et la belette" (connue comme "La jument de Michao" chez Tri Yann), qui prend un sacré coup de dépoussiérage, époustouflante de beauté discrète et de rage feutrée. Pour ceux à qui la référence à Malicorne ne dit rien, Laïs fait penser à un Cocteau Twins ou à un Dead Can Dance nourris au pis du folk.