Coryell

Larry Coryell

par Sophie Chambon le 30/09/2001

Note: 8.0    

Un titre donne l'inspiration de l'album : "Elementary guitar solo" confirme la virtuosité légendaire du guitariste. Tout est surprise, changement de tons, d'accords, phrases complexifiées à souhait. Mais cette leçon pour démonstrative qu'elle soit, n'enlève rien à la finesse, à l'imprévisibilité attachante que le guitariste insuffle à l'ensemble. Dans cet album Larry Coryell transcende en la reprenant une composition du premier disque "Basics" : "The jam with Albert" (Albert Stinson à la basse) où pendant près de dix minutes sur une ligne de basse déchaînée et soutenue éclate tout le talent du guitariste : un feu d'artifice de tous les instants, une tension extrême et une fusion des genres. Excellant à réaliser une synthèse des styles, tout en servant l'unité du rock, en dépit de la variété des tonalités et des teintes, l'album a une homogénéité certaine. A l'écoute, on ne décèle aucune répétition, tant les titres se prolongent, soutenus par Bernard Purdie, batteur vigoureux et intensément présent et trois bassistes éclatants, dont Ron Carter ("Beautiful woman" et "Ah Wuh ooh"). On se plaît juste à regretter les morceaux chantés avec son épouse Julie Coryell, datés, qui participent moins à l'envolée du disque : mais quand il reprend sa guitare, Larry Coryell arrive même à sauver une bluette pop de Julie "No one really knows". On préfère décidément le guitariste dans sa multiple voix à six cordes !