La
musique de Lazer Crystal n'est ni d'hier ni d'aujourd'hui. On se
déhanche sur des nappes synthétiques néo-rétro, rétro-futuristes,
on s'y perd. "Love Rhombus" est un petit bijou down-tempo
mêlant voix lascives, roulements lessivés, solos kitsch et autres
effets dépassés. "2029" voit surgir des voix funky et
synthétiques d'un autre âge puis s'engouffre dans une techno
énergique. En quelques mots, c'est le son du futur d'hier à la
sauce actuelle.
La
musique de Lazer Crystal n'est ni franchement sérieuse ni seulement
rigolote. Difficile de ne pas sourire à l'écoute des mélodies
electro-Game Boy de "Bad indian" ou de "Catch the
wave". L'influence de l'univers du jeu vidéo est évidente,
nous passons de mondes en mondes, d'écrans en écrans, du monstre du
début jusqu'au fight de fin, gagnant au passage une ou deux vies.
"Hot pink Bmx" est une course de Bmx sur-vitaminée,
ponctuée de gimmicks simplets et entêtants. "Mcmlxxx"
semble souvent sans prétention. N'oublions pas que les créations
foutraques de Lazer Crystal sont aussi diaboliquement connaisseuses :
elles brassent en deux beats trois mouvements le meilleur de la
techno robotique, de la new wave sur le retour, de l'abstract hip
hop déjanté et de l'electro rock tendance. En cela, "Mcmlxxx"
est tout aussi savant que jouissif.
Lazer
Crystal est peut-être plus surprenant par ses étourdissements
électroniques que par ses rythmes plus résolument rock. Pour
autant, "Mcmlxxx" dissimule des moments de son savoureux.
Nicholas Read, Josh Johannpeter et Mikale De Graff recyclent pour
mieux défricher, qui dit mieux ?