Interludes

Le Coq

par Xavier Georges le 16/10/2002

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Interlude #17


Les "Interludes" du Coq fleurent bon les champs de maïs baignés de soleil. Dès les premières paroles, la paresse s'impose, sous un soleil brûlant : "depuis le milieu de l'été, je ne fais rien / tu n'es pas là et la chaleur me fatigue" ("Eté furieux"). Tout un programme... C'est à Nantes qu'a germé ce deuxième album de Le Coq après "La fenêtre" en 1999, arrosé de guitares douces, de gouttes de xylophone et d'autant d'instruments appelant à la sérénité. Tout au long de "Interludes", la chaleur se décline sous différentes facettes, lumineuse ("Les angles morts"), envoûtante ("Une fille immense"), douce et humide ("Rourkerie"). Même la tempête s'offre ses sonorités chaleureuses ("Le temps se lâche"). Bien sûr, Le Coq n'échappe pas à la tendance acoustico-mélanco-tristoune de la chanson française actuelle, piquant des idées chez Mathieu Boogaerts, Luke voire au Dionysos des débuts. Mais la douceur de la musique et la voix pas encore totalement assurée donnent un charme particulier à cet album, laissant ses onze fragiles brindilles à la merci de la première bourrasque automnale. Et pour ceux qui trouveraient la scansion du chanteur trop maniérée, "Interludes" offre aussi quelques instrumentaux qui finissent d'emplir l'atmosphère de douceur et de sérénité. Le très bel "Interlude #17" serait d'ailleurs un très bon prolongement au "Tnt" de Tortoise. Un disque idéal pour la sieste (dimanche après-midi ensoleillé, cigales et roseaux froissés par le vent en option).