Meeting Sinatra & Django

Lemmy Constantine

par Francois Branchon le 12/05/2007

Note: 8.0    

Le hasard des sorties fait cohabiter réédition de Julie London et auto-production française, deux odes au chant sensuel. Le chanteur crooner (et acteur) américain de Paris Lemmy Constantine (a-t-il hésité avec le pseudo Eddie Caution ?) annonce la couleur, se collant sans complexe un sticker gros comme lui sur le front : Sinatra rencontre Reinhardt... Une profession de foi justifiée, mais faut-il, pour devoir autant dévoiler ses intentions, que ce pays (la France) soit si récalcitrant aux crooners (les vrais, oublions les imitations Brillantesques) : qui se souvient par ici de la voix d'or de Jean Sablon ou du jeune Lucky Blondo de 1964, malheureusement expédié et noyé dans la vague yéyé ?...

Lemmy Constantine, entouré de pointures du jazz gitan (le guitariste soliste Rocky Gresset, le violoniste Costel Nitescu, les guitaristes rythmiques Ramon Galan et Doudou Cuillerier) se la joue New York sur les bords de Marne, et jongle entre chansons du répertoire jazz ("Night & day", "Moon river", "Fly me to the moon", "Misty", "My funny Valentine", "All the things you are"...), standards manouche ("Nuages", "After you've gone") ou brésilien ("Corcovado") et s'offre jusqu'à une incursion pop, la reprise de "It was a very good year", petit chef d'œuvre des Turtles, réussie.