The simple life

Leon Parker

par Sophie Chambon le 11/12/2001

Note: 9.0    

Si le titre n'était déjà pris, on aurait pu appeler ce quatrième album de Leon Parker "Hands and incantation". C'est un disque où s'entend la pulsation même de la vie ("the simple life" !) plus que le nouvel avatar d'un énième batteur. Leon Parker a la fièvre du rythme dans le sang, il joue de toutes les percussions, y compris les plus naturelles, les corporelles qui apportent un supplément étonnant à cet album... Qui ne manque pas de sons, de parfums et de lumière. Leon Parker sait s'entourer d'amis comme Elizabeth Kontomanou, à la voix originale, naturelle mais parfois sophistiquée, une incarnation de l'Afrique mère ? D'un minimalisme recherché, certaines compositions retournent aux sources de la musique, aux origines, là où la percussion est reine : dans un univers sonore envoûtant, entre tam tam et chant tribal, la magie opère et transporte dans un paysage mystique peint aux couleurs de Leon Parker. Pour nous rappeler que le jazz vient de là-bas. Mais pour faire bonne mesure et pour franchir les distances des continents, certains morceaux sont de facture plus classique, "Belief" par exemple, très coltranien d'inspiration.. Ou "Green Chimneys" emprunté à T.S Monk. Et ainsi nous rappeler que nous sommes en terre proche et que la musique réunit les cultures. Avec le concours des saxophonistes Steve Wilson au soprano et Sam Newsome à l'alto, et du pianiste Jacky Terrasson dans le trio duquel Leon Parker s'est fait connaître dès 93, chaque titre apporte sa moisson de surprises et de petites découvertes, dans un tempo toujours très soutenu : une formidable énergie innerve tout l'album, ce "Ray of light" par exemple, où on n'a pas le temps de souffler. La dynamique jazz est là tout entière. Une simplicité revendiquée, mais pas de simplisme. Oui, un disque tout simplement vivant.