Witch

Leslie Winer

par Francois Branchon le 21/09/1999

Note: 8.0    

Ce disque a plus de dix ans et sonne curieusement très moderne. Leslie Winer, américaine, fut dans une autre vie modèle et égérie des nuits parisiennes-parisianistes (ce qui laissait craindre le pire pour la musique), croisa William Burroughs, Andy Warhol et Jean-Michel Basquiat (ça s'arrange) et plaqua le tout après quelques provocations bien senties (on est conquis). "Witch" est une suite de chansons-morceaux aux mélodies ultra simples, planantes, électroniques, parsemés de samples (il y en a même un des papys Crosby, Stills, Nash & Young !), chantés à la manière de Reda (la chanteuse des Specials) ou s'offrant en longs monologues posés à la Nastassia Kinsky dans "Paris Texas", aux rythmiques en boucles répétitives. Immanquablement, on pense à Laurie Anderson (en moins intello) ou au groupe cold anglais Wire (en plus ensoleillé). Cet album d'une Leslie Winer dont la vie n'a à présent plus grand chose à voir avec la sienne d'alors, arrive comme un ovni, et fait même figure après coup, de prémonition du trip-hop avec ses atmosphères suspendues et cotonneuses.